mercredi 5 août 2009

Cours 2010-2011/ EC sur les écritures contemporaines


UE1: COURS FONDAMENTAUX (3EC)

2EC SUR LES ECRITURES CONTEMPORAINES


Dans l'UE 1 Cours fondamentaux (3EC), les étudiants doivent choisirdeux EC sur les écritures contemporaines. Voici les cours proposés en 20010-2011

LITTERATURE

Lionel Ruffel, « Le roman non fictionnel, de Truman Capote (De sang froid) à Roberto Saviano (Gomorra) », 2eme semestre , lundi 12h-15h
Alors que l’usage courant associe le roman et la fiction, l’écrivain américain Truman Capote propose en 1965 une catégorie en apparence paradoxale : le roman non-fictionnel. Son œuvre-choc, De sang froid, s’inscrit dans le contexte d’une réévaluation des pouvoirs de la littérature et du journalisme pour dire le monde dans son actualité. Presque un demi-siècle plus tard, l’écrivain italien Roberto Saviano signe un nouveau livre-choc au succès planétaire, Gomorra, voyage dans le monde de la Camorra et dit explicitement se situer dans la tradition engagée par Truman Capote. C’est donc à cette tradition minoritaire de l’écriture romanesque contemporaine que ce cours souhaite s’intéresser.
Lectures obligatoires :
Truman Capote, De sang froid (In cold blood), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raymond Girard, Folio, 1966 [1965]
Roberto Saviano, Gomorra, dans l’empire de la camorra, (Gomorra. Viaggio nell'impero economico e nel sogno di dominio della camorra), traduit de l’italien par Vincent Raynaud, Folio, 2007 [2006]

Marie-Jeanne Zenetti, L’écrivain et la photographie : face à l’« image-fantôme »
1er semestre : mardi 15h – 18h
Quand l’écriture s’invente à partir de la photographie, soit qu’elle cherche à en saisir l’essence, soit qu’elle l’intègre à un récit, elle l’évoque bien souvent à travers le motif du spectre. La photographie apparaît alors comme un détour pour écrire le deuil, la mémoire et la hantise. Le spectre, qui ne relève pas pleinement de l’espace où il s’inscrit, vient déranger l’ordre du monde, qui sépare les morts des vivants. Dans le texte littéraire, la photographie impose elle aussi une logique « autre », entre passé et présent, trace et survivance. Il s’agira d’aborder le dialogue entre littérature et photographie à partir de cette métaphore de l’« image-fantôme », en se fondant sur l’étude de textes théoriques essentiels consacrés à la photographie et sur un corpus d’œuvres littéraires hantées par la lecture et l’écriture de l’image.
Bibliographie :
Roland Barthes, La Chambre Claire, Cahiers du Cinéma, Gallimard/ Seuil, 1980.
Hervé Guibert, L’Image-fantôme, Minuit, 1981.
Denis Roche, La Disparition des lucioles (réflexions sur l’acte photographique), Editions de l’Etoile, 1982.
W.H. Sebald, Les Émigrants, folio, Gallimard, 2001.



ARTS PLASTIQUES

Jean-Philippe Antoine,
Artistes commissaires, 1er semestre, mardi 9h-11h30
L’oeuvre de Philippe Thomas (1951-1995), traversée par la question de l’espace discursif de l’art et de ses acteurs,trouve son aboutissement dans le commissariat d’une grande exposition sur le Musée. On s’interrogera sur l’arc de cette démarche, les relations entre écriture et objets visuels spécifiques qu’elle engage, et sur les idées de l’art qu’elle met en cause.


Jean-Philippe Antoine, Textes sur l’art (XXe-XXIe siècle): concepts élargis de l'art
2e semestre, 15h-17h30 L’examen d’écrits artistiques et critiques des XXe-XXIe siècles permettra d’explorer certaines problématiques de l’art moderne et contemporain, en vue de renforcer les techniques de lecture et l’analyse de texte.


Claire Faignart, L’art et ses écrits
Intensif février 2009. Du lundi au vendredi, 10h-18h.
Cours théorique et méthodologique L3 ouvert aux master 1 Les diverses formes d’écrits sur les œuvres seront analysés afin de mettre en évidence leurs spécificités et leurs fonctions : Manifestes, écrits d’artistes, descriptions, interprétations, écrits critiques seront les principales formes qui retiendront notre attention. Dans quelle mesure et comment ces commentaires participent-ils des œuvres elles-mêmes, en déterminent la lecture, se complètent et s’opposent parfois. Le matin : cours théorique ; l’après-midi : recherche, exposés et « atelier d’écriture ». Exigence d’assiduité.
Validation : un dossier rendant compte du cours, des exercices et des recherches réalisés pendant la semaine.
Références proposées: Ouvrage collectif publié à l’occasion du colloque L’Art peut-il se passer de commentaire(s) ? qui s’est tenu au MAC/VAL les 24 et 25 mars 2006, Vitry-sur-Seine, éd. musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2006. Michael Baxandall, Formes de l’intention, Sur l’explication historique des tableaux, Nîmes, Jacqueline Chambon, 1991, [1985].

Soko Phay Vakalis,
“ Chine/Occident : de la langue de l’autre à la transculturalité ”
2e trimestre 2011 de 12-14h30 Théma/methodo L5 ouvert au M1 et aux étudiants de la mineure écritures contemporaines Salle: A1174

Descriptif: Comment la rencontre de l’Autre peut-elle être source de « malentendus féconds ? Face à la complexité du monde contemporain, les artistes Huang Yongping, Shen Yuan, Chen Zhen ou Wang Du relèvent le défi de la confrontation des cultures et des pensées multiples. Ils témoignent du lent et nécessaire travail en commun des cultures qui coexistent, s’interpénètrent ou s’empruntent les unes aux autres. Dans ce sens, leurs œuvres singulières, empreintes d’une dérision subversive, représentent une force significative dans la réorganisation de la culture globale; leur dynamisme créatif fait voler en éclat les préjugés tenaces, les clichés du « choc des civilisations ». Dépassant les frontières locales ou nationales, leurs installations, qui allient des matériaux bruts et éphémères, voire des organismes vivants, nous invitent à l’inconfort inhérent à tout rite d’initiation extraterritoriale et transculturelle. Il s’agit d’élargir le champ du débat de la « traduction » et de l’hybridité culturelle, incite à être attentif aux zones de friction et de négociation, et à privilégier une « esthétique du tremblement » si cher à Édouard Glissant.

Jacques Derrida, La traduction relevante (L'Herne, 2005)

THÉÂTRE

Geneviève Schwoebel
L1 : Nouvelles Pratiques de la scène T3 Esthétique (cours théorique), (Studio. Semestre 2)
L’Art, confronté à la scène du monde et à ses mutations, lance de nouveaux défis au théâtre. Quels sont donc les nouveaux champs de la création ? Comment se manifestent- ils? A travers quels langages ? Que bousculent –ils dans la place de l’acteur, du spectateur, celle de l’artiste lui-même. Qu’en est-il alors de la notion même d’œuvre d’Art et de genre ?Les frontières de l’art aujourd’hui se télescopent à la manière parfois d’un court circuit. Les lieux du théâtre se multiplient et L’événement n’a pas toujours lieu là où il est attendu.Nous nous appuierons sur certains mouvements comme Le Land Art et son influence sur la création artistique contemporaine. Nous étudierons la notion de Ready made à travers les expérimentations de Marcel Duchamp, d’aléatoire avec John Cage, les notions de collage/montage, les nouvelles formes de manifestations in situ et dans l’Espace publique. Enfin nous nous attarderons particulièrement sur le travail de deux artistes : Pina Bausch et Tadeusz Kantor qui, à travers leurs pratiques respectives, la danse et les arts plastiques ont su renouveler la scène européenne du théâtre en la déplaçant, l’une avec le fameux Danztheather de Wuppertal, l’autre avec son idée d’un théâtre autonome et d’un théâtre de La mort. A travers ces deux expériences, nous mettrons en perspective les nouveaux enjeux de la scène contemporaine.


DANSE


Isabelle Launay

Histoire de la danse 1 : Projets esthétiques de la modernité en Europe (5 ECTS)

2ème semestre, vendredi 9h-12h

Le cours s'organise autour des dynamiques de travail initiées par quelques-uns des artistes importants dits de la « modernité » en danse en Europe (Nijinski, Rudolf Laban, Mary Wigman, Valeska Gert, Kurt Jooss, entre autres) pour dégager la façon dont ils entendaient inscrire leur pratique dans le présent à travers un « être en scène » singulier. Il aborde ainsi le lien entre poétique et politique à travers leurs théories du mouvement, leur conception du corps dansant et ses techniques, leur relation à l'espace et à l’autre, leur pratique de composition et leur conception de la scène. Cette approche s'appuie, à chaque séance, sur leurs textes et sur l'analyse de films d'archives ou de vidéos. Elle vise enfin et surtout à définir le devenir des œuvres et leur mouvance, leurs modes de présence et de reprises multiples aujourd’hui dans la danse contemporaine.


Julie Perrin

Histoire de la danse 2 : « La danse américaine 1950-1979 » (5 ECTS)

1er semestre, vendredi 12h-15h

Que devient la danse lorsqu’elle prend la mesure de l’œuvre de Marcel Duchamp ou lorsqu’elle se laisse traverser par les conceptions de l’art de John Cage ? Envisager l’histoire de la danse américaine des années 1950, les circulations entre les arts et ce que Merce Cunningham vient bouleverser de la modern dance. Poser la question du hasard – notion complexe en art et chez Cunningham s’il en est – et de ses effets sur la notion d’auteur. Interroger les méthodes de composition que cela implique, ainsi que celles qu’explorent les danseurs américains des années 1960, inspirés par Cage, Robert Dunn ou Anna Halprin. Envisager, donc, la post-modern dance qui fraye avec l’avant-garde artistique new-yorkaise et développe de nouvelles pratiques du corps et conceptions de la création chorégraphique. La dénomination « postmoderne » renvoie à des esthétiques diverses que la terminologie peine à circonscrire. Ce cours propose de redéployer les enjeux de cette période, en s’appuyant à chaque séance sur un document d’archives : film, critique, description, entretien, manifeste… Enfin, un horizon tend sans cesse cette perspective historique par cette question : dans quelle mesure cette période dont se réclament certains artistes européens contemporains influence-t-elle leurs travaux et leur pensée du chorégraphique ? Programmation en lien avec ce cours : Cie Merce Cunningham, Pond Way (1998), Second Hand (1970),Antic Meet (1958) : 3 au 6 novembre au Théâtre de la ville / Nine Evenings : Theatre and Engineering : Cinémathèque française, 20 et 21 novembre.

CINEMA ET PHILOSOPHIE (cours mutualisés)

Eric Lecerf et Jean-Henri Roger
Cinéma, année zéro Horaire
Second semestre, mardi de 12h à 15h
Ecrire sur le cinéma n’est pas réductible à ce que l’on nomme la critique, ni surtout à ce que les discours de la représentation voudraient délimiter comme territoire à un cinéma qui ne serait que le dernier, ou l’avant-dernier, avatar d’une scène dont la captation filmique assurerait la permanence. Ce que l’on a nommé le néo-réalisme n’a pas eu comme effet d’introduire un style, ni même de ressaisir l’intention inaugurale du cinéma, il a introduit au sein même du réel une fracture dont ni le cinéma ni la philosophie ne pouvait sortir indemne. Il ne s’agit pas là d’une simple intention politique, mais d’une requalification radicale de la perception impliquant ce schème de la connaissance qui n’est jamais opératoire que dans notre capacité à en abolir les éléments constitutifs du bien-connu, du déjà-vu, de l’image cadrée dans son concept. Que le cinéma soit politique jusque dans sa volonté de nier au politique toute signification, c’est là une évidence vis-à-vis de laquelle le néo-réalisme nous permet d’établir un écart décisif : le mouvement même de l’image, sa rythmique, ses effleurements et ses répétitions impliqueront une composition politique du regard. Le détail contre la totalité, le singulier contre le général, la parole contre le discours… C’est un manifeste dont les phrases sont constamment à réinventer. Pour ce cours, nous travaillerons à partir de quelques films -
Des courts métrages produits par les frères Lumière
Toni de Jean Renoir
La terre tremble de Luchino Visconti
Allemagne année zéro, Stromboli et Europe 51 de Roberto Rossellini
L’île nue de Kaneto Shindô
A partir de ces films, des textes seront présentés, notamment d’André Bazin, Stanley Cavell, Serge Daney, Gilles Deleuze, Siegfried Kracauer, Jean Mitry et Jacques Rancière.

Eric Lecerf
Les inspirations paradoxales de la philosophie lorsqu’elle se confronte au regard cinématographique
Second semestre, samedi de 9h à 12h
Il y a dans l’écriture du cinéma qui a marqué la seconde moitié du XXème siècle un paradoxe : nombreux sont ceux qui se sont inspirés de la philosophie d’Henri Bergson pour tenter de concevoir ce qui avait l’ambition de constituer une théorie du cinéma. Paradoxe déjà, dans la mesure où les rares pages consacrées par l’auteur de L’évolution créatrice au cinéma témoignent surtout d’un malentendu. Le mouvement n’y est donné que comme simple agencement mécanique impropre à rendre compte du mouvement de la vie, sinon sous la forme d’une illusion. Paradoxe, encore, puisque Bergson n’a cessé de résister à la tentation de souscrire aux attendus d’une théorisation de l’art, accordant plus de crédit à un travail sur les pratiques qu’à toutes les formes de systématisation héritées des philosophies de l’esthétique. Paradoxe, enfin, lorsque l’on conserve en mémoire le souci affirmé par Bergson de ne jamais transposer l’effectivité d’un savoir d’un domaine à l’autre autrement que sous la forme de métaphores, et ceci avec toutes les ambiguïtés que supposent un tel exercice. C’est donc sous un tout autre registre que se sont placés des penseurs aussi importants du cinéma qu’ont pu l’être André Bazin, Siegfried Kracauer ou Gilles Deleuze. De la même façon qu’avaient pu l’opérer Elie Faure pour l’art ou Charles Du Bos pour le champ littéraire, c’est dans le travail des concepts bergsoniens, ou pour reprendre Deleuze dans leur vibration, que cette pensée originale du cinéma est allée chercher ses réquisits. Logique interne du mouvement chez Bazin, perception pure chez Kracauer et image-temps chez Deleuze, l’art filmique apparaît moins comme un champ d’application de la philosophie que comme une occasion, pour la philosophie comme pour le cinéma, de se confronter à toute saisie du réel qui ne vienne pas échouer dans la représentation. À travers ces lectures croisées et la vision de séquences des films qui y sont adossées, nous chercherons à inscrire notre réflexion dans une recherche dont l’analyse d’œuvre constituera l’enjeu premier.
Indications bibliographiques
André Bazin : Qu’est-ce que le cinéma Henri Bergson : L’évolution créatrice Henri Bergson : Le rire Henri Bergson : Matière et mémoire Gilles Deleuze : L’image-mouvement Gilles Deleuze : L’image-temps Charles Du Bos : Approximations Elie Faure : Introduction à la mystique du cinéma Siegfried Kracauer : Théorie du film

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